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Le chemin de Compostelle au temps de la Covid19

En ce 4 août 2020, j'ai pris le chemin des Etoiles au départ du Puy-en-Velay. Mal m'en a pris, nous étions exceptionnellement nombreux à partir en même temps ! Environ 200 personnes sont parties du Puy lundi 4 et encore environ 150 mardi 5. 

Evidemment, les hébergements se sont retrouvés débordés et la recherche d'un endroit où dormir chaque soir est devenu un problème quasi insurmontable qui m'a obligée à faire de grandes étapes au moment où la chaleur s'installait en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie. 

Je suis une habituée du chemin et mon analyse est la suivante : beaucoup plus de familles que d'habitude, avec une particularité : des familles de pèlerins emmenant même les plus jeunes enfants (dont un petit de 3 ans à peine qu'on retrouvera 3 jours après avec le visage entièrement brûlé ! le chemin de Compostelle -et toutes les randonnées itinérantes en général- n'est pas indiqué pour les petits). On peut supposer que de nombreux croyants qui rêvaient de faire le chemin se sont décidés cette année et ont fait le choix de partir avec les enfants, avec un enthousiasme un peu inconscient. 

Beaucoup de randonneurs également. Des personnes qui, un peu comme les croyants, rêvaient de faire le GR65 et se sont décidés souvent au dernier moment et donc sans préparation non plus ! Beaucoup de "touristes" également : sont appelés ainsi les marcheurs occasionnels qui viennent sur le chemin juste quelques jours pour visiter et marcher (un peu) mais qui sont équipés comme des coureurs de fond (visionnez à ce propos "Saint-Jacques la Mecque", ce film est d'un réalisme hilarant !). Ceux-là sont peu appréciés ; ils font la fête le soir dans les gîtes quand les "vrais" marcheurs, épuisés, essaient de dormir. Ils se lèvent après tout le monde en râlant que des abrutis les aient réveillés à pas d'heure (en fait, au lever du soleil parce que quand il fait chaud, plus tôt vous êtes sur le chemin, mieux c'est). Ceux-là repartiront déçus du chemin.  

Une rencontre insolite avec les Clowns de Compostelle, auto-proclamés "clowns sacrés". 

Un patrimoine roman exceptionnel !

Tout au long du chemin, les églises, chapelles, d'architecture romane (XIème-XIIème siècle) vous ouvrent leurs portes.

Un chemin de rencontres

 

L'accueil dans les gîtes et l'accueil en général par la population locale n'est pas une légende. 

En fait, quand vous mettez le pied sur le chemin, vous intégrez une sorte de confrérie de marcheurs/pèlerins qui va vous accompagner pendant tout votre périple, jusqu'au moment de repartir. 

Par exemple, au moment du retour, je n'ai eu aucun mal à faire du stop entre Aubrac et la gare la plus proche (à 30 km tout de même). Mon équipement me désignait clairement comme une marcheuse du chemin. En 30 mn et 2 véhicules successifs, j'étais rendue ! 

Les rencontres sont nombreuses et très particulières. Vous sympathisez très vite avec vos compagnons de chemins. Le temps est compté car vous allez vous perdre de vue dès le prochain village peut-être, chacun marchant à son rythme. L'afflux d'endorphine provoqué par la marche vous rend disponible pour les confidences. Des amitiés fortes autant que fugaces se créent. Vous repartirez du chemin avec le souvenir de ces tranches de vies reçues comme autant de cadeaux, plus confiants dans le genre humain qu'avant votre départ... 


Un chemin de pèlerinage ?

Aujourd'hui, le chemin de Compostelle en France est majoritairement emprunté par des randonneurs et les touristes (voir plus haut). Les pèlerins, c'est-à-dire les marcheurs qui empruntent le chemin pour effectuer un pèlerinage religieux, ne représentent plus que 12 % de la fréquentation. 

Le chemin est donc aujourd'hui d'abord un magnifique GR (sentier de grande randonnée) : le GR65, qui part du Puy-en-Velay pour arriver à Saint-Jean-Pied-de-Port. 

Une partie du chemin est classé sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO et la totalité est classée au niveau européen. 

Que vous soyiez croyant ou non, vous pouvez donc l'emprunter. La cohabitation entre croyants et randonneurs, que j'ai connue un peu conflictuelle dans les années 2010, s'est apaisée avec la baisse des vraies pèlerinages (12 % donc). 

Le tracé actuel du chemin de Compostelle est une adaptation moderne, changeante d'une année sur l'autre. Au Moyen-Age, le pèlerin partait de chez lui et rejoignait les grandes routes de pèlerinages qui passaient par les centres religieux (abbayes, chapelles, églises, autres lieux de cultes). 

Ainsi, depuis quelques années, le chemin ne passe plus par Chanaleilles mais par le domaine du Sauvage (repris par un collectif d'agriculteurs qui ont fait pression pour obliger les marcheurs à passer par leur domaine pour se restaurer, dormir, bref : consommer). 


Un moment magique mais difficile par fortes chaleurs : la traversée des plateaux de l'Aubrac

Se préparer au départ

Si vous n'êtes pas préparé à marcher de 6 à 10 h par jour, avec un sac à dos de 7 à 10 kg pour certains, et des chaussures neuves (si, si, ça existe !), les ampoules et les tendinites arrivent très vite pour interrompre votre périple.  

 

Si vous êtes bien préparé (sac à dos chargé uniquement de l'indispensable, gambettes entraînées, soucis de santé réglés ou contrôlés), vous allez vous régaler !

Constatant chaque année l'impréparation de nombreux marcheurs, je vous propose de vous aider à préparer votre départ pour le chemin de Compostelle, voire vous accompagner. Contactez-moi pour toute information.

 

En 2023, je pars du mardi 4 au dimanche 16 avril au départ du Puy-en-Velay. Je vous proposerai de me suivre (j'organiserai le voyage de A à Z moyennant une participation). De plus amples informations suivront cet hiver. 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Hervé (vendredi, 14 août 2020 10:19)

    C'est toujours un plaisir de te lire, d'apprendre des choses à ton contact. Merci de ce retour.